Stuart Morrow, organisateur professionnel de clubs services masculins visite un jour une école de secrétariat à Oakland en Californie. Il découvre à son grand étonnement que le Directeur est une femme. Le résultat de cette rencontre et les discussions qui en suivirent furent le lancement du 1er club Soroptimist le 3 Octobre 1921. Ce premier club compte 81 membres. Il est présidé par Violet Richardson Ward qui est professeur d’éducation physique. Elle ne se serait jamais consacrée au mouvement Soroptimist si elle ne l’avait pas conçu comme un instrument universel au service de tous les aspects de la justice et de la qualité de la vie. Eloïse Cushing, juriste, joue un rôle essentiel dans l’élaboration des statuts.
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Stuart Morrow |
Violet Richarson Ward |
Eloïse Cushing |
Les membres étaient classés par secteurs professionnels. Les réunions étaient hebdomadaires : elles devaient commencer et finir à l’heure. Les membres devaient avoir un statut de cadre et exceller dans leur entreprise ou dans leur profession. Le premier projet lancé concernait l’environnement: il s’agissait de sauvegarder les séquoias. Puis, les soroptimistes s’engagèrent dans la défense des lois. Cela influencera ses relations ultérieures avec les Nations Unies.
Le 6 janvier 1922, soit trois mois après l’inauguration du club de Californie, une petite fille de 13 ans, musicienne surdouée meurt en France. Ses parents, tous deux médecins sont effondrés. Le père sombre dans la dépression. La mère, connue comme chirurgien esthétique se débat, pleine de courage et de volonté. Elle rencontre l’américain Stuart Morrow qui lui donne un nouveau sens à sa vie en lui permettant cette rencontre avec le Soroptimist. Cette femme, c’estSuzanne Noël. Elle fonde en 1924 le 1er club d’Europe. L’idée de club était inconnue en France pour les femmes. libérations étaient l’objet de risée…. Suzanne Noël se spécialise alors dans la chirurgie plastique et l’on disait d’elle qu’elle était deux fois folle : pour poursuivre des études d’une part et créer le Soroptimist d’autre part.
Le club de Paris comprend 93 membres : les arts y figurent en large part.
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Jeanne Lanvin |
Suzanne Grinberg |
Lily Laskine |
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Françoise Rosay |
Nadia Boulanger |
Germaine Poinso-Chapuis Présidente UF 1934-1938 |
Grâce à Suzanne Noël se créent dans la foulée les clubs de La Haye, Amsterdam, Milan, Vienne. Des clubs se créent ensuite en Hongrie, en Estonie, en Chine, au Japon. 1ère Convention de juin 1928 à Washington avec la formation de 2 fédérations: Amérique (y compris Canada) et Europe (y compris Grande-Bretagne).

C’est à ce moment là que fut adopté l’emblème Soroptimist. La femme levant les bras en un geste de liberté et assumant pour le meilleur ses responsabilités au niveau le plus élevé . Les feuilles et les fruits du chêne représentent la force de notre organisation. Les feuilles de laurier symbolisent la victoire et la réussite .
Au cours des années 1930, de nombreux projets de service furent lancés concernant : la formation professionnelle des femmes et des enfants, le logement des personnes défavorisées, l’aide aux malades et aux handicapés, l’assistance aux réfugiés, l’extension du mouvement Soroptimist. Aujourd’hui on y retrouve assez bien nos programmes de travail avec l’éducation, le développement du volet économique et social, la santé, l’environnement, les droits de l’homme, le BVCI.
Des unions se créent. Yvonne Ripa de Roveredo peintre-graveur est la présidente de l’Union Française de 1930 à 1934. A la convention de 1934 à Paris, un statut particulier est accordé aux clubs britanniques: naissance de la Fédération de Grande Bretagne et d’Irlande ». La grande rencontre Internationale de 1938 en Amérique est la dernière avant la grande guerre. La paix du monde occupait bien les esprits de nombreux membres durant cette convention ! Le Soroptimist International (S.I.) condamne la guerre comme instrument de politique entre les nations et exhorte les gouvernements à rechercher d’autres moyens pour résoudre leurs conflits. Le S.I. poursuit son expansion après la convention de 1938. Les membres continuent à tenir des réunions alors que le pouvoir nazi s’amplifie. Les femmes passent leur nuit à faire des vêtements, raccommoder et réparer toutes sortes de choses nécessaires aux civils. Elles se retrouvent au domicile de l’une d’entre elles, juste avant le couvre feu et retournent chez elles au petit matin !…heureuse d’avoir pu continuer leur programme de service. Il y eut une grande entraide entre les clubs, entre les différents pays durant ces périodes de guerre. En 1943, la Fédération Américaine décide de demander à chaque soroptimiste de donner un penny par année d’existence de l’organisation pour créer un « fonds d’aide à la reconstruction ». En 1944, le Bureau de la fédération nomme cette action : « Fonds Suzanne Noël » pour soutenir l’effort de restauration auquel Suzanne NOËL les avait encouragées à la libération. En 1946, le Bureau de la Fédération Européenne organise sa première réunion depuis l’avant guerre. Ce bureau allait être responsable de l’attribution de deux » Fonds Suzanne Noël » alloués par les Fédérations britanniques et américaines. Cela devait permettre d’aider les clubs les moins riches et développer les nouveaux. Fin 1948, chaque Fédération est en expansion. Le Soroptimist français rouvre ses clubs d’avant guerre avec l’aide de Suzanne Noël et d’Yvonne Ripa de Roveredo.
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Suzanne Noël |
Yvonne Ripa de Rovedero (autoportrait) |
La vue de Suzanne Noël baisse terriblement. Âgée de 70 ans, elle remet sa charte au club d’Istanbul, premier club Soroptimist dans un pays musulman. La commission permanente de 1948 à 1952 reconnaît la nécessité de revoir les structures du S.I. Suzanne Noël meurt le 11 novembre 1954 à l’âge de 76 ans juste après la grande convention internationale de Copenhague en 1952. Les conventions se succèdent, le nombre de clubs continue d’augmenter, son travail auprès de l’UNESCO et des Nations Unies se poursuit. En 1967, la Convention Internationale souhaite réévaluer la structure et ses procédures. C’est en 1967 que Dorothy Vale Kissinger membre du club de Mesa (Arizona) crée la symphonie soroptimiste. Les années 70 sont celles d’un nouveau défi face à la récession économique et à la crise mondiale de l’énergie. C’est le moment aussi où chacun réfléchit à son niveau sur l’avancement de la condition féminine. Le S.I. prend toute sa place dans un monde en profonde mutation. Le S.I. compte alors quatre fédérations : l’Amérique, l’Europe, la Grande Bretagne avec l’Irlande et le Pacifique Sud Ouest. Les coordonnatrices de programme sont nommées. Le S.I. participe à toutes les années internationales de la jeunesse, de la femme, du handicap, de la paix, de la famille etc. Il veut vivre avec son temps ! Le siège international est inauguré en 1986 à Cambridge en Angleterre. Aujourd’hui le S.I. prépare l’avenir ! Il vient d’engager une réflexion sur l’évolution de notre mouvement à laquelle l’Union Française prend tout sa part. Rina Dupriet Présidente 2006-2008 de l’Union Française
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Réunion des past-présidentes de l’Union Française à l’occasion du 75ème anniversaire du club de Grenoble le 20 octobre 2007 Six Past-Présidentes de l’Union Française étaient présentes : Christiane Morand (1986-1988), Jeanne Blanc-Guillot (1994-1996), Marie-Claire Pasteur (1996-1998), Maguy Ducarrouge (2000-2002), Colette Antoine-Picot (2002-2004) et Irène Monlun (2004-2006). Rina Dupriet, actuelle Présidente et Raphaëlla Melon, Présidente élue étaient présentes ainsi que Hanne Jensbo, Past-Présidente du club d’Aarhus (Danemark), Past-Présidente de la Fédération Européenne (2001-2003) et Présidente nominée du Soroptimist International pour 2009-2011. De nombreuses amies des clubs voisins avaient également répondu à l’invitation : Avignon, Chambéry Aix-les-Bains, Grenoble 2000, Le Léman, Lyon, Lyon Tête d’or, Genève Fondateur, Saint Etienne, Val d’Arve-Cluses.Et, bien sûr, des représentantes de nos trois liens d’amitié : Aarhus, Leeds et Monthey Lors du dîner qui réunissait tous les invités, Françoise Chabert évoquait les grands moments qui ont jalonné la vie du club de Grenoble, mené tout au long de ces 75 années par 26 présidentes. Puis Marie-Claire Pasteur, entourée des membres de son Bureau 1996-1998, retraçait les actions des Présidentes de l’Union Française présentes. Et enfin, Rina Dupriet dans son discours remarquait que «les savoir-faire, les pratiques, les réflexions, les idées, la richesse, la complémentarité des unes et des autres constituaient un morceau de l’histoire de notre mouvement ». Toutes ont repris le flambeau de Ripa de Roveredo fondatrice de l’Union Française en 1930 à Paris, pour maintenir vivant l’esprit d’amitié, le respect de l’engagement, le respect de l’individu assurant ainsi la continuité pour mettre en œuvre nos actions et poursuivre nos buts. » |